LAROTRECTINIB 25 mg, gélules, boîte de 1 flacon de 60

Dernière révision : 04/04/2019

Taux de TVA : 0%

Laboratoire exploitant : BAYER HEALTHCARE SAS

Source : Base Claude Bernard

LAROTRECTINIB est indiqué en monothérapie dans le traitement des patients adultes et pédiatriques à partir d'un mois, atteints de tumeurs solides localement avancées ou métastatiques présentant une fusion NTRK (Neurotrophic Tyrosine Receptor Kinase), réfractaires aux traitements standards ou en l'absence d'alternative thérapeutique appropriée.

Hypersensibilité au larotrectinib ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Composition.

Effets neurologiques

Des effets neurologiques tels que des sensations vertigineuses, des troubles de la marche et des paresthésies, ont été observés chez les patients recevant le larotrectinib (voir rubrique Effets indésirables). Les effets neurologiques sont apparus pour la plupart dans les 3 premiers mois du traitement. En fonction de l'intensité et de la persistance de ces symptômes, une réduction de la dose ou une interruption temporaire ou définitive du traitement par LAROTRECTINIB doit être envisagée (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

Augmentations des transaminases

Des augmentations des ALAT et ASAT ont été observées chez les patients recevant le larotrectinib (voir rubrique Effets indésirables). Les augmentations des ALAT et ASAT sont apparues pour la plupart dans les 3 premiers mois du traitement.

Il convient de surveiller la fonction hépatique, y compris les taux d'ALAT et ASAT, avant la première prise, une fois par mois pendant les 3 premiers mois du traitement et périodiquement pendant la suite du traitement, avec des tests plus fréquents chez les patients présentant une augmentation des transaminases. Le traitement par LAROTRECTINIB doit être interrompu temporairement ou définitivement en fonction de l'importance de l'augmentation. Si le traitement est interrompu temporairement, la dose de LAROTRECTINIB doit être modifiée lors de sa réintroduction (voir rubrique Posologie et mode d'administration).


Résumé du profil de tolérance

La tolérance du LAROTRECTINIB a été évaluée chez 208 patients (population globale pour l'analyse de la tolérance) atteints de tumeurs solides métastatiques ou localement avancées, quel que soit leur statut quant à la fusion NTRK, ayant reçu au moins une dose de LAROTRECTINIB dans l'un des trois essais cliniques, les études 1, 2 (« NAVIGATE ») et 3 (« SCOUT »). La majorité (82 %) des patients adultes (18 ans ou plus) a reçu 100 mg de LAROTRECTINIB deux fois par jour comme dose initiale. Trois doses ont été évaluées chez les patients pédiatriques dont 75 % qui ont reçu une dose initiale de 100 mg/m2 (n'excédant pas 100 mg) deux fois par jour. La durée médiane du traitement dans la population globale pour l'analyse de la tolérance a été de 4,1 mois (compris entre : 0,03 et 40,7). À la date de clôture des données, 16 patients avaient atteint plus de 2 ans de traitement. Aucune toxicité cumulée n'a été observée à ce stade chez ces patients.

La population globale analysée pour la tolérance avait un âge médian de 50 ans (compris entre : 0,1 et 82), les patients pédiatriques représentaient 27 % de cette population.

Les effets indésirables les plus fréquemment observés (≥ 20 %), par ordre décroissant de fréquence, ont été : fatigue (36 %), sensations vertigineuses (29 %), nausées (28 %), constipation (27 %), augmentation des ALAT (26 %), anémie (26 %), augmentation des ASAT (26 %)  et vomissements (24 %).

Le grade 4 a été le grade le plus élevé observé pour les effets indésirables : diminution du taux de neutrophiles (1 %) et augmentation des ALAT (< 1 %). Le grade 3 a été le grade le plus élevé  observé pour les effets indésirables : anémie, augmentation du poids, fatigue, augmentation des ASAT, sensations vertigineuses, troubles de la marche, paresthésie, nausées, myalgie, diminution du taux de leucocytes, vomissements, constipation et augmentation des phosphatases alcalines sanguines. Les effets indésirables de grade 3 ont tous été observés chez moins de 5 % des patients, à l'exception de l'anémie (10 %).

Chez 2 % des patients, le LAROTRECTINIB a été définitivement arrêté en raison d'événements indésirables considérés comme liés au traitement de l'étude (augmentation des ALAT, augmentation des ASAT, faiblesse musculaire, nausées, fistule entérocutanée, augmentation de la lipase et augmentation de l'amylase).


Les effets indésirables ayant entraîné une réduction de dose (incluant augmentation des ALAT/ASAT, sensations vertigineuses, neutropénie, faiblesse musculaire, myalgie) sont survenus pour la plupart dans les 3 premiers mois du traitement.

Tableau des effets indésirables

Les effets indésirables rapportés chez les patients traités par le LAROTRECTINIB sont présentés dans le tableau 2. Ils sont présentés par classe de systèmes ou d'organes, termes préférentiels et fréquence.

Les groupes de fréquence sont définis sur la base de la convention suivante : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100 à < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100) ; rare (³1/10 000 à < 1/1 000) ; très rare (< 1/10 000) et fréquence indéterminée (ne peut pas être estimée sur la base des données disponibles).

Au sein de chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre décroissant de gravité.


Tableau 2 : Effets indésirables rapportés avec le LAROTRECTINIB

Classe de système ou d'organe Fréquence Tous grades Grades 3-4
Affections hématologiques et du Très fréquent Anémie Anémie
système lymphatique Diminution du
taux de
neutrophiles
(neutropénie)
Diminution du
taux de
leucocytes
(leucopénie)
Fréquent Diminution du taux
de neutrophiles
(neutropénie)
Affections du système nerveux Très fréquent Sensations
vertigineuses
Fréquent Troubles de la Sensations
marche vertigineuses
Paresthésie Troubles de la
marche
Paresthésie
Affections gastro-intestinales Très fréquent Nausées Constipation Vomissements
Fréquent Dysgueusie Nausées
Peu fréquent Constipation Vomissements
Affections musculo-squelettiques et du tissu conjonctif Très fréquent Myalgie Faiblesse musculaire
Fréquent Myalgie
Troubles généraux et anomalies au site d'administration Très fréquent Fatigue
Fréquent Fatigue
Investigations Très fréquent Augmentation de
l'alanine
aminotransférase
(ALAT)
Augmentation de
l'aspartate
aminotransférase
(ASAT)
Augmentation du
poids (prise de
poids anormale)
Fréquent Augmentation des Augmentation de
phosphatases l'alanine
alcalines aminotransférase
sanguines (ALAT)
Augmentation de
l'aspartate
aminotransférase
(ASAT)
Augmentation du
poids (prise de
poids anormale)
Peu fréquent Augmentation des
phosphatases

alcalines sanguines

Description de certains effets indésirables

Effets neurologiques

Dans la base de données globale de tolérance (n=208), les effets neurologiques de grade 3 ont été observés chez six patients (3 %). Ils comportaient : sensations vertigineuses, paresthésie et troubles de la marche (1 % pour chacun). L'incidence globale a été de 29 % pour les sensations vertigineuses, 7 % pour la paresthésie et 6 % pour les troubles de la marche. Les effets neurologiques entraînant une modification de la dose comportaient : sensations vertigineuses (2 %) et troubles  de  la marche (< 1 %). Aucun de ces effets indésirables n'a entraîné l'arrêt du traitement.

Augmentations des transaminases

Dans la base de données globale de tolérance (n=208), une augmentation des ALAT de grade 4 a été observée chez 1 patient (<1 %). Des augmentations des ALAT et des ASAT de grade 3 ont été toutes les deux observées chez 6 patients (3 %) et ont été pour la plupart transitoires. Elles sont apparues au cours du premier ou du deuxième mois de traitement et ont régressé au grade 1 aux mois 3-4. Des augmentations des ALAT et des ASAT de grade 2 ont été observées chez 11 patients (5 %) pour chacune. Des augmentations des ALAT et des ASAT de grade 1 ont été toutes les deux observées chez 37 patients (18 %) et 38 patients (18 %) respectivement.

Des augmentations des ALAT et des ASAT entraînant des modifications de la dose (réduction de la dose ou interruption) ont été observées chez 11 patients (5 %) et 11 patients (5 %) respectivement (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).

Au cours du premier mois, 3 patients (1 %) ont arrêté définitivement le traitement en raison d'augmentations des ALAT et ASAT de grade 3-4.

Informations supplémentaires concernant des populations particulières

Patients pédiatriques

Parmi les 208 patients traités par  LAROTRECTINIB, 56 patients (27 %) étaient âgés de 28 jours à   18 ans. Parmi ces 56 patients, 32 % étaient âgés de 28 jours à < 2 ans (n = 18), 41 % de 2 ans à < 12 ans (n = 23), et 27 % de 12 ans à < 18 ans (n = 15). Le profil de tolérance dans la population pédiatrique (< 18 ans) a été cohérent avec celui de la population adulte en ce qui concerne la nature des effets indésirables rapportés. Les effets indésirables ont été pour la plupart d'intensité de grade 1 ou 2 et se sont résolus sans modification de la dose ou interruption du LAROTRECTINIB. Les effets indésirables suivants ont été plus fréquents chez les patients pédiatriques que chez les adultes : vomissements (41 % versus 17 % chez les adultes), leucopénie (25 % versus 5 % chez les adultes), neutropénie (32 % versus 5 % chez les adultes), et augmentations des transaminases (ALAT 43 % versus 20 % chez les adultes et ASAT 39 % versus 22 % chez les adultes). Ces effets indésirables ont été pour la plupart rapportés en association avec une infection virale concomitante et une dysfonction de la moelle osseuse consécutive à une chimiothérapie systémique antérieure. Les augmentations des enzymes hépatiques chez l'enfant de moins d'un an peuvent être dues à l'immaturité de la fonction hépatique.

Patients âgés

Parmi les 208 patients dans la population globale pour l'analyse de la tolérance qui ont reçu LAROTRECTINIB, 47 patients (23 %) étaient âgés de 65 ans ou plus et 11 patients (5 %) étaient âgés de 75 ans ou plus. Le profil de tolérance chez les patients âgés (≥ 65 ans) est cohérent avec celui des patients plus jeunes (< 65 ans). Les effets indésirables suivants ont été plus fréquents chez les patients âgés de 65 ans ou plus : anémie (38 % versus 28 % chez les moins de 65 ans), troubles de  la marche (13 % versus 6 % chez les moins de 65 ans) et constipation (34 % versus 26 % chez les moins de 65 ans).

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté au moyen de la fiche correspondante (voir Annexe B5) du protocole d'utilisation thérapeutique.


Effectuer un TEST DE GROSSESSE avant le début du traitement chez la femme en âge de procréer.
SURVEILLANCE du traitement :
- Fonction hépatique, y compris les d'ALAT et ASAT, avant la première prise, une fois par mois pendant les 3 premiers mois du traitement et périodiquement par la suite, avec des tests plus fréquents chez les patients présentant une augmentation des transaminases.

PREVENIR IMMEDIATEMENT LE MEDECIN en cas de :
- Troubles du système nerveux tels que sensations vertigineuses, difficultés à marcher normalement, picotements, engourdissement ou une sensation de brûlure dans les mains et les pieds.
- Fièvre ou signes ou symptômes d'infection.
- Troubles du foie tels que perte de l'appétit, nausées ou vomissements, ou douleur du côté droit supérieur de l'abdomen, et jaunissement de la peau lié à une altération de la fonction hépatique.

NE PAS ALLAITER pendant le traitement et pendant 3 jours après la dernière prise.
Les femmes en âge de procréer et les hommes en capacité de procréer avec une partenaire qui n'est pas enceinte mais en âge de procréerdoivent utiliser une CONTRACEPTION HAUTEMENT EFFICACE (les femmes qui utilisent des contraceptifs hormonaux d'action systémique doivent également utiliser une méthode de contraception mécanique) pendant le traitement et pendant au moins 1 mois après la dernière prise.
PRUDENCE en cas de conduite de véhicules ou d'utilisation de machines (sensations vertigineuses).
NE PAS CONSOMMER de pamplemousses ou de jus de pamplemousses pendant le traitement.
EVITER la prise de préparations à base de plantes contenant du millepertuis (Hypericume perforatum).

Grossesse

Il n'existe pas de données concernant l'utilisation du larotrectinib chez la femme enceinte.

Les études chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effet nocif direct ou indirect quant à une toxicité sur la reproduction (voir rubrique Données de sécurité précliniques).

Par précaution, l'utilisation de LAROTRECTINIB pendant la grossesse doit être évitée.


Allaitement

Il n'existe pas de données concernant le passage du larotrectinib/de ses métabolites dans le lait maternel. Un risque pour les nouveau-nés/nourrissons ne peut être exclu.

L'allaitement doit être interrompu pendant le traitement par le LAROTRECTINIB et pendant 3 jours après la dernière prise.

Fertilité

Il n'existe pas de données cliniques concernant les effets du larotrectinib sur la fertilité. Aucun effet pertinent sur la fertilité n'a été observé lors des études de toxicité à doses répétées (voir rubrique Données de sécurité précliniques).

Femmes en âge de procréer / Contraception chez les hommes et les femmes

Compte tenu de son mécanisme d'action, lorsque le larotrectinib est administré chez la femme enceinte, un risque pour le foetus ne peut pas être exclu. Avant le début du traitement par LAROTRECTINIB un test de grossesse doit être effectué chez la femme en âge de procréer.

Il doit être conseillé aux femmes en âge de procréer d'utiliser une contraception hautement efficace (les femmes qui utilisent des contraceptifs hormonaux d'action systémique doivent également utiliser une méthode de contraception mécanique) pendant le traitement par LAROTRECTINIB et pendant au moins 1 mois après la dernière prise.

Il doit être conseillé aux hommes en capacité de procréer avec une partenaire qui n'est pas enceinte mais en âge de procréer d'utiliser une contraception hautement efficace pendant le traitement par LAROTRECTINIB et pendant au moins 1 mois après la dernière prise.

Effets d'autres agents sur le larotrectinib

Effet des inhibiteurs du CYP3A, de la P-gp et de la BCRP sur le larotrectinib

Le larotrectinib est un substrat du cytochrome P450 (CYP) 3A, de la glycoprotéine-P (P-gp) et de la protéine de résistance au cancer du sein (BCRP). La co-administration de LAROTRECTINIB avec des inhibiteurs puissants du CYP3A, de la P-gp et de la BCRP (par ex. l'atazanavir, la clarithromycine, l'indinavir, l'itraconazole, le kétoconazole, la néfazodone, le nelfinavir, le ritonavir, le saquinavir, la télithromycine, la troléandomycine, le voriconazole ou le pamplemousse) peut augmenter les concentrations plasmatiques du larotrectinib (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

Les données cliniques chez les sujets sains adultes indiquent que, suite à la co-administration d'une dose unique de 100 mg de LAROTRECTINIB avec l'itraconazole (un puissant inhibiteur du CYP3A, de la P-gp et de la BCRP) 200 mg une fois par jour pendant 7 jours, laCmax et l'AUC du larotrectinib sont respectivement 2,8 et 4,3 fois plus élevées.

Les données cliniques chez les sujets sains adultes indiquent que, suite à la co-administration d'une dose unique de 100 mg de LAROTRECTINIB avec une dose unique de 600 mg de rifampicine (un inhibiteur de la P-gp et de la BCRP), la Cmax et l'AUC du larotrectinib sont respectivement 1,8 et 1,7 fois plus élevées.

Effet des inducteurs du CYP3A et de la P-gp sur le larotrectinib

La co-administration de LAROTRECTINIB avec des inducteurs puissants du CYP3A et de la P-gp (par ex. la carbamazépine, le phénobarbital, la phénytoïne, la rifabutine, la rifampicine ou le millepertuis) peut diminuer les concentrations plasmatiques du larotrectinib (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

Les données cliniques chez les sujets sains adultes indiquent que, suite à la co-administration d'une dose unique de 100 mg de LAROTRECTINIB avec la rifampicine (un inducteur puissant du CYP3A et de la P-gp) 600 mg deux fois par jour pendant 11 jours, la Cmax et l'AUC du larotrectinib sont diminuées respectivement de 71 % et 81 %.

Effets du larotrectinib sur d'autres agents

Effet du larotrectinib sur les substrats du CYP3A

Les données cliniques chez les sujets sains adultes indiquent que, suite à la co-administration de LAROTRECTINIB 100 mg deux fois par jour pendant 10 jours, la Cmax et l'AUC du midazolam par voie orale sont 1,7 fois plus élevées que le midazolam seul, ce qui suggère que le larotrectinib est un faible inhibiteur du CYP3A.

Le larotrectinib inhibe faiblement le CYP3A à la fois in vitro et in vivo. Il convient d'être prudent lors de l'utilisation concomitante des substrats du CYP3A ayant une marge thérapeutique étroite (par ex. l'alfentanil, la cyclosporine, la dihydroergotamine, l'ergotamine, le fentanyl, le pimozide, la quinidine, le sirolimus ou le tacrolimus) chez les patients traités par LAROTRECTINIB. Si l'utilisation concomitante de ces substrats du CYP3A ayant une marge thérapeutique étroite est nécessaire chez les patients traités par LAROTRECTINIB, une réduction de la dose des substrats du CYP3A peut s'avérer nécessaire en cas d'effets indésirables.

Effet du larotrectinib sur les substrats du CYP2B6

Des études in vitro indiquent que le larotrectinib induit le CYP2B6. La co-administration du larotrectinib avec des substrats du CYP2B6 (par ex. le bupropion, l'éfavirenz) peut modifier leur exposition.

Le traitement par LAROTRECTINIB doit être initié par des médecins expérimentés dans l'utilisation des traitements anticancéreux.

La présence d'une fusion NTRK doit être confirmée sur un échantillon tumoral par une technique spécifique et validée avant l'initiation du traitement par LAROTRECTINIB (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).

Posologie

Adultes

La dose recommandée de LAROTRECTINIB chez l'adulte est de 100 mg deux fois par jour par voie orale, le traitement étant poursuivi jusqu'à progression de la maladie ou jusqu'à l'apparition d'une toxicité inacceptable.

Population pédiatrique

Chez les patients pédiatriques, la posologie est calculée en fonction de la surface corporelle. La dose recommandée de LAROTRECTINIB chez le patient pédiatrique (1 mois à 18 ans) est de 100 mg/m2 deux fois par jour par voie orale, n'excédant pas 100 mg par prise, le traitement étant poursuivi  jusqu'à progression de la maladie ou jusqu'à l'apparition d'une toxicité inacceptable.

 Oubli d'une dose

Si une dose est oubliée, le patient ne doit pas prendre deux doses en même temps pour compenser la dose oubliée. Le patient doit prendre la dose suivante à l'heure prévue pour la prochaine prise. En cas de vomissements après la prise d'une dose, le patient ne doit pas prendre une dose supplémentaire pour compenser.


Modifications posologiques

En cas d'effets indésirables de grade 2, la poursuite du traitement peut être justifiée, toutefois une surveillance étroite est recommandée afin de prévenir toute aggravation de la toxicité. Les patients présentant une augmentation des ALAT et/ou ASAT de grade 2 doivent être surveillés à l'aide d'examens biologiques répétés toutes les une à deux semaines après l'observation de la toxicité de grade 2 et jusqu'à normalisation, afin de déterminer si une interruption du traitement ou une réduction de la dose est nécessaire.

Pour les effets indésirables de grade 3 ou 4 :

-le traitement par LAROTRECTINIB doit être interrompu jusqu'à résolution de l'effet indésirable ou le retour à un grade 1 ou à l'état initial. Le traitement doit être réintroduit à la modification posologique suivante si l'effet indésirable se résout dans les 4 semaines.

-le traitement par LAROTRECTINIB doit être arrêté définitivement si l'effet indésirable ne se résout pas dans les 4 semaines.

Les modifications posologiques recommandées pour LAROTRECTINIB en cas d'effets indésirables sont présentées dans le tableau 1.

Tableau 1 : Modifications posologiques recommandées pour LAROTRECTINIB en cas d'effets indésirables

Modification posologique Patients adultes et patients pédiatriques ayant une surface corporelle d'au moins 1,0 m² Patients pédiatriques ayant une surface corporelle de moins de 1,0 m²
Première 75 mg deux fois par jour 75 mg/m2 deux fois par jour
Deuxième 50 mg deux fois par jour 50 mg/m2 deux fois par jour
Troisième 100 mg une fois par jour 25 mg/m2 deux fois par jour

Le LAROTRECTINIB doit être arrêté définitivement chez les patients qui ne peuvent le tolérer après 3 modifications posologiques.

Aucune modification de la posologie n'est nécessaire sur la base de l'âge, du sexe, de l'origine éthnique ou du poids corporel du patient (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Populations particulières

Population pédiatrique

La tolérance et l'efficacité de larotrectinib n'ont pas été établies chez les  patients âgés  de moins de  1 mois. Des données limitées sont disponibles dans cette population.

Insuffisance hépatique

La dose initiale de LAROTRECTINIB doit être réduite de 50 % chez les patients atteints d'insuffisance hépatique modérée (stade Child-Pugh B) à sévère (stade Child-Pugh C). Aucun ajustement posologique n'est recommandé chez les patients atteints d'insuffisance hépatique légère (stade Child- Pugh A) (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Insuffisance rénale

Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance rénale (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).Indice de performance ECOG >2Aucune données d'efficacité et de sécurité ne sont disponibles chez les patients présentant un indice de performance ECOG >2 (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).


Co-administration avec des inhibiteurs puissants du CYP3A4

La co-administration de LAROTRECTINIB avec des inhibiteurs puissants du CYP3A4 doit être évitée. Si la co-administration d'un inhibiteur puissant du CYP3A4 ne peut être évitée, la dose de LAROTRECTINIB doit être réduite de 50 %. Une fois que l'inhibiteur a été arrêté depuis 3 à 5 demi- vies d'élimination, le traitement par LAROTRECTINIB peut être réintroduit à la dose reçue avant l'initiation de l'inhibiteur du CYP3A4 (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Co-administration avec des inducteurs puissants du CYP3A4

La co-administration de LAROTRECTINIB avec des inducteurs puissants du CYP3A4 doit être évitée. Si la co-administration d'un inducteur puissant du CYP3A4 ne peut être évitée, la dose de LAROTRECTINIB doit être doublée. Une fois que l'inducteur a été arrêté depuis 3 à 5 demi-vies d'élimination, le traitement par LAROTRECTINIB peut être réintroduit à la dose reçue avant l'initiation de l'inducteur du CYP3A4 (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Mode d'administration

LAROTRECTINIB est administré par voie orale.

LAROTRECTINIB est disponible sous forme d'une gélule ou d'une solution buvable ayant une biodisponibilité orale équivalente et pouvant être utilisées de manière interchangeable.

Il doit être conseillé au patient d'avaler la gélule en entier avec une grande quantité d'eau. En raison de son goût amer, la gélule ne doit pas être ouverte, mâchée ou écrasée.

LAROTRECTINIB peut être pris avec ou sans aliments.

LAROTRECTINIB ne doit pas être pris avec du pamplemousse ou du jus de pamplemousse.

Durée de conservation :

2 ans

Précautions particulières de conservation :

Conserver les gélules à température ambiante de 20° C à 25° C ; des excursions de température entre 15° C et 30° C sont autorisées.


Sans objet.

Les symptômes du surdosage ne sont pas établis et il n'existe aucun antidote connu à un surdosage par LAROTRECTINIB. Le traitement d'un surdosage par LAROTRECTINIB doit comporter des mesures générales de support.

Classe pharmacothérapeutique : agents antinéoplasiques et immunomodulateurs, agents antinéoplasiques, autres agents antinéoplasiques

Code ATC : non encore attribué Mécanisme d'action

Le larotrectinib est un inhibiteur sélectif des récepteurs de la tropomyosine kinase (TRK) et compétitif de l'adénosine triphosphate (ATP). Il a été conçu de manière rationnelle afin d'éviter une activité sur d'autres kinases. Le larotrectinib cible la famille des protéines TRK, incluant TRKA, TRKB et TRKC  qui sont codées respectivement par les gènes NTRK1, NTRK2 et NTRK3. Dans un large panel d'essais sur enzymes purifiées, le larotrectinib a inhibé les protéines TRKA, TRKB et TRKC avec des valeurs de la CI50 comprises entre 5 et 11 nM. La seule autre activité kinase a été observée à des concentrations 100 fois plus élevées.

Les fusions de gènes résultant de réarrangements chromosomiques des gènes humains NTRK1, NTRK2 et NTRK3 entraînent la synthèse de protéines de fusion TRK oncogéniques. Ces protéines chimériques sont exprimées de manière aberrante et ont une activité kinase constitutive permettant d'activer anormalement les voies de signalisation cellulaires qui sont impliquées dans la prolifération et la survie cellulaire, aboutissant à des tumeurs cancéreuses avec fusion TRK.

Effet pharmacodynamique

Electrocardiogramme

Chez 36 sujets sains adultes recevant des doses uniques comprises entre 100 mg et 900 mg, le LAROTRECTINIB n'a pas entraîné d'allongement de l'espace QT cliniquement pertinent, et aucun rapport entre l'exposition (Cmax) et les modifications de l'espace QT n'a été observé.

Efficacité clinique

Résumé des études

L'efficacité et la tolérance de LAROTRECTINIB ont été évaluées dans trois études cliniques multicentriques, ouvertes, à simple bras, chez des patients adultes et pédiatriques atteints d'un cancer (voir tableau 3). Les études étaient en cours au moment de l'autorisation.

Des patients avec ou  sans  une  fusion  NTRK  documentée  ont  pu  participer  aux  études  1  et  3 (« SCOUT »). Les patients inclus dans l'étude 2 (« NAVIGATE ») devaient être atteints d'un cancer avec fusion TRK. Les données d'efficacité sont issues d'une analyse poolée portant sur 3 études et incluant 93 patients atteints d'un cancer avec fusion TRK, qui devaient présenter une tumeur mesurable selon les critères RECIST v1.1, ne pas présenter de tumeur primitive du SNC et avoir reçu au moins une dose de larotrectinib. Ces patients devaient également avoir reçu une thérapie standard antérieure adaptée à leur type de tumeur et au stade de la maladie ou, selon l'avis de l'investigateur, être candidats à une chirurgie radicale (telle que l'amputation d'un membre, une résection faciale ou une intervention entraînant la paralysie), ou susceptibles de ne pas tolérer ou de ne tirer aucun bénéfice cliniquement significatif des thérapies standards disponibles dans le cadre d'une maladie avancée. Les principaux critères d'évaluation de l'efficacité étaient le taux de réponse objective (taux de RO) et la durée de la réponse (DR), tels que déterminés par un comité indépendant d'évaluation des données (IRC) en insu.

Par ailleurs, 9 patients atteints de tumeurs primitives du SNC avec une tumeur mesurable à l'inclusion ont été traités dans l'étude 2 (« NAVIGATE ») et l'étude 3 (« SCOUT »). Les patients atteints de tumeurs primitives du SNC avaient tous reçu des traitements anticancéreux antérieurs (chirurgie, radiothérapie et/ou thérapie systémique antérieure). La réponse tumorale a été évaluée par l'investigateur à l'aide des critères RANO ou RECIST v1.1.


La fusion NTRK a été identifiée à l'aide de tests moléculaires de séquençage de nouvelle génération (NGS), de réaction en chaîne par polymérase après transcription inverse (RT-PCR) et d'hybridation in situ par fluorescence (FISH) tels que réalisés couramment dans des laboratoires certifiés.

Tableau 3 : Études cliniques incluses dans les analyses de l'efficacité dans les tumeurs  solides et les tumeurs primitives du SNC

Nom de l'étude, plan de l'étude et population de patients Dose et formulation Types de tumeur inclus dans l'analyse de l'efficacité n
Étude 1 NCT02122913 ·Étude de phase 1, ouverte, escalade de dose et étude d'expansion ; tumeurs avec fusion NTRK requise pour la phase d'expansion ·Patients adultes (≥ 18 ans) atteints de tumeurs solides avancées avec fusion NTRK Doses allant jusqu'à 200 mg une ou deux fois par jour (gélules de 25 ou 100 mg ou solution buvable à 20 mg/mL) Glandes salivaires (n=3) GIST (n=2) a CPNPC (n=1) c Sarcomes des tissus mous (n=1) Thyroïde (n=1) 8
Étude 2 « NAVIGATE » NCT02576431 ·Étude de phase 2 multinationale, ouverte, de type « basket » ·Patients adultes et pédiatriques ≥ 12 ans atteints de tumeurs solides avancées avec fusion NTRK 100 mg deux fois par jour (gélules de 25 ou 100 mg ou solution buvable à 20 mg/mL) Glandes salivaires (n=14) Thyroïde (n=9)b Sarcomes des tissus mous (n=8) Colorectal (n=6) Mélanome (n=6) CPNPC (n=5)b,c Tumeur primitive du SNC (n=4) GIST (n=3) a Voies biliaires (n=2) CPPC (n=1) b, d Appendice (n=1) Sein (n=1) Ostéosarcome (n=1) Pancréas (n=1) 62
Étude 3 « SCOUT » NCT02637687 ·Étude de phase 1/2 multinationale, ouverte, escalade de dose et étude d'expansion ; tumeurs solides avancées avec fusion NTRK, y compris fibrosarcome infantile localement avancé, requise pour la cohorte d'expansion en phase 2 ·Patients pédiatriques ≥ 1 mois à 21 ans atteints de cancer avancé ou de tumeurs primitives du SNC Doses allant jusqu'à 100 mg/m2 deux fois par jour (gélules de 25 ou 100 mg ou solution buvable à 20 mg/mL) Fibrosarcome infantile (n=13) Sarcomes des tissus mous (n=11) Tumeur primitive du SNC (n=5) Ostéosarcome (n=1) Néphrome mésoblastique congénital (n=1) Mélanome (n=1) 32
Nombre total de patients (n)* 102

* Comprenant 93 patients avec réponse tumorale évaluée par l'IRC et 9 patients atteints de tumeurs primitives du SNC (incluant gliome, glioblastome et astrocytome) avec réponse tumorale évaluée par l'investigateur

a GIST = tumeurs stromales gastro-intestinales

b Métastases cérébrales observées chez un patient atteint de cancer de la thyroïde, un patient atteint de CPNPC et un patient atteint de CPPC

c CPNPC = cancer du poumon non à petites cellules


d CPPC = cancer du poumon à petites cellules

Les caractéristiques à l'inclusion pour les 93 patients poolés atteints de tumeurs solides avec fusion NTRK ont été les suivantes : âge médian 41 ans (compris entre : 0,1-78 ans) ; 30 % < 18 ans, et 70 %

≥ 18 ans ; 70 % de caucasiens et 53 % de sexe masculin ; score ECOG 0-1 (89 %) ou 2 (11 %). Quatre-vingt-dix-sept pourcent des patients avaient reçu un traitement antérieur pour leur cancer, défini comme une chirurgie, une radiothérapie ou une thérapie systémique. Parmi eux, 77% avaient reçu une thérapie systémique antérieure, avec en médiane une ligne de traitement systémique antérieure. Vingt-trois pourcent de tous les patients n'avaient reçu aucune thérapie systémique antérieure.

Les types de tumeurs les plus fréquents ont été les sarcomes des tissus mous (22 %), les tumeurs des glandes salivaires (18 %), le fibrosarcome infantile (14 %), le cancer de la thyroïde (11 %), le cancer du poumon et le mélanome (8 % pour chacun) et le cancer du côlon (6 %).

Les caractéristiques à l'inclusion pour les 9 patients atteints de tumeurs primitives du SNC avec fusion du gène NTRK évaluées par l'investigateur étaient les suivantes : âge médian 12 ans (compris entre 2-79 ans) ; 6 patients < 18 ans et 3 patients ≥ 18 ans ; 8 patients caucasiens et 5 patients de sexe masculin ; score ECOG 0-1 (8 patients) ou 2 (1 patient). Les patients avaient tous reçu un traitement antérieur pour leur cancer, défini comme une chirurgie, une radiothérapie ou une thérapie systémique, avec une médiane de 1 schéma de thérapie systémique antérieure reçu.

Résultats d'efficacité

Les résultats poolés pour l'efficacité (taux de réponse objective, durée de la réponse et délai avant la première réponse, stabilité de la maladie et taux de contrôle de la maladie) sont présentés dans les tableaux 4 et 5.

Tableau 4 : Résultats d'efficacité poolés (meilleure réponse globale, évaluée par l'IRC)

Paramètre d'efficacité Ensemble d'analyse poolé n=93
Taux de réponse objectivea % (n) [intervalle de confiance à 95 %] 72 % (67) [62-81]
Réponse complète (RC) 16 % (15)
Réponse complète chirurgicaleb 1 % (1)
Réponse partielle (RP) 55 % (51)
Délai avant la première réponse (médiane, mois) [fourchette] 1,81 [0,95 ; 14,55]
Durée de la réponse (médiane, mois) [fourchette] % avec une durée ≥ 6 mois % avec une durée ≥ 12 mois NE [1,6+ ; 38,7+] 88 % 75 %
Stabilité de la maladie % (n) ≥ 16 semaines 15 % (14) 10 % (9)
Taux de contrôle de la maladie (TCM)c % (n) [intervalle de confiance à 95 %] 82 % (76) [72-89]

NE : non évaluable ; + signifie en cours

a Taux de RO selon les critères RECIST 1.1

b Un patient pédiatrique (âgé de 6 mois à l'inclusion) atteint de fibrosarcome infantile localement avancé non résécable avec réponse complète chirurgicale. Le patient a arrêté le larotrectinib suite à cette réponse complète et reste exempt de maladie à plus de 6 mois de suivi (en cours).

c Le taux de contrôle de la maladie a été calculé en additionnant les réponses complètes, les réponses partielles et les stabilisations de la maladie (pendant 16 semaines ou plus).

IRC - comité de surveillance indépendant « Independent Review Committee » CTCAE-NCI version 4.03


Tableau 5 : Taux de réponse objective par type de tumeur

Type de tumeur Patients (n=93) Taux de RO Durée de la réponse
% IC à 95 % 12 mois Fourchette (mois)
Sarcomes     des     tissus mous 20 80 % 56 % ; 94 % 77 % 1,9+ ; 38,7+
Glandes salivaires 17 88 % 64 % ; 99 % 91 % 3,7+ ; 33,7+
Fibrosarcome infantile 13 92 % 64 % ; 100 % 60 % 1,6+ ; 17,3+
Thyroïde 10 70 % 35 % ; 93 % 86 % 3,7 ; 29,8+
Poumon 7 71 % 29 % ; 96 % 75 % 7,4+ ; 25,8+
Mélanome 7 43 % 10 % ; 82 % 50 % 1,9+ ; 23,2+
Côlon 6 33 % 4 % ; 78 % NEA 5,6 ; 9,2+
Tumeur stromale gastro- intestinale 5 100 % 48 % ; 100 % 75 % 7,4+ ; 20,0+
Ostéosarcome 2 50 % 1 % ; 99 % 0 % 9,5
Voies biliaires 2 SM, NE NA NA NA
Néphrome mésoblastique congénital 1 100 % 3 % ; 100 % NEA 9,8+
Appendice 1 SM NA NA NA
Sein 1 PM NA NA NA
Pancréas 1 SM NA NA NA

Taux de RO = taux de réponse objective DR = durée de la réponse

NA = non applicable en raison du petit nombre ou du manque de réponse NE = non évaluable

NEA = non encore atteint

PM = progression de la maladie SM = stabilité de la maladie

+ signifie en cours

Des réponses ont été observées chez les patients quel que soit leur âge, le type de tumeur, le gène NTRK impliqué ou le gène partenaire dans la fusion du gène NTRK. Dans la sous-population pédiatrique (n=28), le taux de RO était de 82 %.

La durée médiane de traitement dans l'ensemble d'analyse poolé (n=93) a été de 12,1 mois (compris entre : 0,66 à 40,7 mois). Cinquante-deux pourcent des patients ont reçu LAROTRECTINIB pendant 12 mois ou plus et 30 % ont reçu LAROTRECTINIB pendant 18 mois ou plus, le suivi était en cours au moment de l'analyse.

Au moment de l'analyse, la médiane de la durée de réponse n'avait pas été atteinte car 75 % des patients avaient une réponse en cours. Le pourcentage de réponses d'une durée de 6 mois ou plus était estimé à 88 % et le  pourcentage  de réponses  d'une durée de 12 mois  ou plus était estimé à  75 %. Quatre-vingt-dix pourcent (90 %) des patients traités [IC à 95 % : 83-97] étaient en vie un an après le début du traitement. La médiane de la survie sans progression n'avait pas été atteinte au moment de l'analyse.

La variation médiane de la taille de la tumeur correspond à une diminution de 66 %.

Patients atteints de tumeurs primitives du SNC

À la date de clôture des données, la réponse était évaluable par l'investigateur selon les critères de RANO chez 8 patients parmi les 9 patients inclus atteints de tumeurs primitives du SNC. Une réponse objective partielle a été observée chez un patient et était en cours à 2 mois. Une stabilité de la  maladie a été observée chez 7 patients sur les 8. Le contrôle de la maladie, incluant une réponse partielle et la stabilité de la maladie pendant au moins 16 semaines, a été observé chez 6 patients au total. À la date de clôture des données, la durée du traitement était comprise entre 2,8 et 9,2 mois et le traitement était en cours chez 6 patients sur 9.


Chez les patients atteints de cancer qui ont reçu des gélules de LAROTRECTINIB, la concentration maximale (Cmax) du larotrectinib dans le plasma a été atteinte environ 1 heure après la prise. La demi-vie (t½) a été d'environ 3 heures et l'état d'équilibre a été atteint en 8 jours avec une accumulation systémique par un facteur 1,6. À la dose recommandée de 100 mg deux fois par jour, la moyenne arithmétique (± écart type) de la Cmax à l'état d'équilibre et de l'AUC quotidienne chez  l'adulte ont été de 914 ± 445 ng/mL et de 5410 ± 3813 ng*h/mL, respectivement.

Des études in vitro indiquent que le larotrectinib n'inhibe pas les CYP1A2, CYP2B6, CYP2C8, CYP2C9, CYP2C19 ou CYP2D6 à des concentrations cliniquement pertinentes et il est peu probable que la clairance des substrats de ces CYP en soit affectée.

Des études in vitro indiquent que le larotrectinib n'inhibe pas les transporteurs BCRP, P-gp, OAT1, OAT3, OCT1, OCT2, OATP1B1, OATP1B3, BSEP, MATE1 et MATE2-K à des concentrations

cliniquement pertinentes et il est peu probable que la clairance des substrats de ces transporteurs en soit affectée.

Absorption

LAROTRECTINIB est disponible sous forme d'une gélule ou d'une solution buvable.

La biodisponibilité absolue moyenne du larotrectinib était de 34 % (compris entre : 32 %-37 %) suite à une prise unique orale de 100 mg. Chez les sujets sains adultes, la biodisponibilité du larotrectinib en solution buvable était similaire à celle de la gélule, avec une Cmax 36 % plus élevée avec la solution buvable.

Chez les sujets sains ayant reçu LAROTRECTINIB après un repas à forte teneur lipidique et hautement calorique, la Cmax du larotrectinib était environ 35 % moins élevée que celle mesurée après une nuit à jeun, et il n'y a pas eu d'effet sur l'AUC.

Effet des agents qui augmentent le pH gastrique sur le larotrectinib

La solubilité du larotrectinib est dépendante du pH. Des études in vitro montrent que dans des volumes de liquide similaires à ceux du tractus gastro-intestinal, le larotrectinib est  entièrement soluble sur toute la fourchette de pH du tractus gastro-intestinal. Ainsi, il est peu probable que le larotrectinib soit sensible à des agents qui modifient le pH.

Distribution

Le volume de distribution moyen du larotrectinib chez des sujets sains adultes était de 48 L suite à l'administration intraveineuse d'un micro-traceur IV en même temps qu'une dose orale de 100 mg, indiquant une distribution modérée dans les tissus depuis le plasma. La liaison du larotrectinib aux protéines du plasma humain in vitro était d'environ 70 %, indépendamment de la concentration du médicament. Le rapport entre la concentration sanguine et la concentration plasmatique était d'environ 0,9.

Biotransformation

Le larotrectinib est principalement métabolisé par l'intermédiaire du CYP3A4/5 in vitro. Suite à l'administration orale d'une dose unique de 100 mg de larotrectinib radiomarqué chez des sujets sains adultes, les principaux composants médicamenteux radioactifs en circulation sont le larotrectinib sous forme inchangée (19 %) et un O-glucuronide, formé par la perte de la fraction hydroxypyrrolidine-urée (26 %).

Élimination

La demi-vie du larotrectinib dans le plasma de patients atteints de cancer ayant reçu 100 mg de LAROTRECTINIB deux fois par jour a été d'environ 3 heures. La clairance (CL) moyenne du larotrectinib a été d'environ 34 L/h suite à l'administration intraveineuse d'un micro-traceur IV en même temps qu'une dose orale de 100 mg de LAROTRECTINIB.

Excrétion

Suite à l'administration orale d'une dose de 100 mg de larotrectinib radiomarqué chez des sujets sains adultes, 58 % de la radioactivité administrée a été récupérée dans les fèces et 39 % a été récupérée dans les urines. Lorsqu'un micro-traceur IV a été administré en même temps qu'une dose orale de 100 mg de larotrectinib, 35 % de la radioactivité administrée a été récupérée dans les fèces et 53 % a été récupérée dans les urines. La fraction excrétée dans les urines sous forme inchangée suite à l'administration du micro-traceur IV était de 29 %, indiquant que l'excrétion rénale directe représente 29 % de la clairance totale.


Linéarité/non-linéarité

Chez des sujets sains adultes, l'aire sous la courbe (AUC) pour la concentration plasmatique en fonction du temps et la concentration maximale (Cmax) du larotrectinib dans le plasma ont été proportionnelles à la dose suite à une prise unique allant jusqu'à 400 mg et légèrement plus que proportionnelles à la dose pour des doses de 600 à 900 mg.

Populations particulières

Patients pédiatriques

L'exposition (Cmax et AUC) chez les patients pédiatriques (1 mois à 18 ans d'âge) à la dose recommandée de 100 mg/m2 et n'excédant pas 100 mg deux fois par jour était similaire à celle chez l'adulte après une dose de 100 mg deux fois par jour.

Patients âgés

Les données chez les patients âgés sont limitées. Des données de PK sont disponibles uniquement chez 2 patients âgés de plus de 65 ans.

Insuffisance hépatique

Une étude de pharmacocinétique a été menée chez des sujets atteints d'insuffisance hépatique légère (stade Child-Pugh A), modérée (stade Child-Pugh B) et sévère (stade Child-Pugh C), et chez des sujets sains adultes témoins avec une fonction hépatique normale, appariés pour l'âge, l'indice de masse corporelle et le sexe. Tous les sujets ont reçu une dose unique de 100 mg de larotrectinib. Chez les sujets atteints d'insuffisance hépatique légère, modérée et sévère, l'AUC0-inf du larotrectinib a été 1,3 ; 2 et 3,2 fois plus élevée respectivement par rapport aux sujets avec une fonction hépatique normale. La Cmax était également légèrement plus élevée d'un facteur 1,1 ; 1,1 et 1,5 respectivement.

Insuffisance rénale

Une étude de pharmacocinétique a été menée chez des sujets atteints d'insuffisance rénale au stade terminal nécessitant une dialyse et chez des sujets sains adultes témoins avec une fonction rénale normale, appariés pour l'âge, l'indice de masse corporelle et le sexe. Tous les sujets ont reçu une dose unique de 100 mg de larotrectinib. Chez les sujets atteints d'insuffisance rénale, la Cmax et l'AUC0-inf du larotrectinib ont été 1,25 et 1,46 fois plus élevées respectivement par rapport aux sujets avec une fonction rénale normale.

Autres populations particulières

Le sexe ne semble pas avoir d'effet cliniquement significatif sur les paramètres pharmacocinétiques du larotrectinib. Les données étaient insuffisantes pour évaluer l'éventuel effet de l'origine ethnique sur l'exposition systémique au larotrectinib.

Des sensations vertigineuses susceptibles d'influencer l'aptitude à conduire ou à utiliser des machines ont été observées chez les patients recevant le larotrectinib. Il doit être conseillé aux patients de ne pas conduire ou utiliser de machines, jusqu'à ce qu'ils soient raisonnablement certains que le traitement par LAROTRECTINIB n'a pas d'effet négatif sur eux (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).

Toxicité systémique

Des lésions cutanées limitant la dose ont été observées uniquement chez le rat et ont été la principale cause de mortalité et de morbidité.

Des signes cliniques d'une toxicité gastro-intestinale dose limitante ont été observés chez le singe. Une toxicité sévère (dose hautement toxique chez 10 % des animaux) a été observée chez le rat à des doses correspondant à 1 à 2 fois l'AUC chez l'être humain à la dose clinique recommandée. Aucune toxicité systémique notable n'a été observée chez le singe à des doses correspondant à plus de 10 fois l'AUC chez l'être humain à la dose clinique recommandée.

Embryotoxicité / tératogénicité

Le larotrectinib n'a pas été tératogène ou embryotoxique suite à des administrations quotidiennes au cours de la période d'organogenèse chez la rate et la lapine gravides à des doses toxiques pour la mère, c.-à-d. des doses correspondant à 32 fois (rate) et 16 fois (lapine) l'AUC chez l'être humain à la dose clinique recommandée.


Toxicité sur la reproduction

Aucune étude sur la fertilité n'a été réalisée avec le  larotrectinib.  Dans les études de toxicologie sur  3 mois, le larotrectinib n'a pas eu d'effet histologique sur les organes reproducteurs des mâles chez le rat et le singe aux doses les plus élevées testées correspondant à environ 7 fois (rat mâle) et 10 fois (singe mâle) l'AUC chez l'être humain à la dose clinique recommandée. Par ailleurs, le larotrectinib  n'a pas eu d'effet sur la spermatogenèse chez le rat.

Dans une étude à doses répétées sur 1 mois chez le rat, il a été observé une diminution des corps jaunes, une incidence accrue d'anoestrus et une diminution du poids utérin avec atrophie utérine, ces effets ont été réversibles. Aucun effet sur les organes reproducteurs des femelles n'a été observé lors d'une étude de toxicologie sur 3 mois chez le rat et le singe à des doses correspondant à environ 3 fois (rat femelle) et 17 fois (singe femelle) l'AUC chez l'être humain à la dose clinique recommandée.

Aucun effet notable sur les paramètres de la reproduction n'a été observé dans une étude sur la toxicité juvénile chez le rat à des doses correspondant à 3 fois (mâles) ou 4 fois (femelles) l'AUC à la dose pédiatrique recommandée.

Génotoxicité et cancérogénicité

Aucune étude de cancérogénicité n'a été réalisée avec le larotrectinib.

Le larotrectinib n'a pas été mutagène dans le test bactérien d'induction de mutation inverse (test d'Ames) ou dans l'essai in vitro de mutation génique sur cellules de mammifère. Le larotrectinib n'a pas induit de formation des micronoyaux chez la souris à la dose maximale tolérée de 500 mg/kg.

Pharmacologie de sécurité

Le larotrectinib n'a pas eu d'effet sur les paramètres hémodynamiques ou les intervalles de l'ECG chez le singe télémétré à des expositions (Cmax) correspondant à environ 6 fois l'exposition thérapeutique chez l'être humain. Le larotrectinib n'a pas eu d'effet sur le neuro-comportement chez l'animal adulte (rat, souris, singe cynomolgus) à des niveaux d'exposition (Cmax) au moins 7 fois supérieurs à l'exposition chez l'être humain. Dans une étude sur la toxicité chez le rat juvénile, une faible incidence de signes transitoires impliquant le SNC a été observée à une dose correspondant à environ 3 fois (AUC) l'exposition thérapeutique chez l'être humain. Chez le rat, le larotrectinib a accéléré le transit intestinal et augmenté la sécrétion et l'acidité gastrique.

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

Médicament soumis à prescription hospitalière.
Médicament à prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie.

Gélule.

LAROTRECTINIB 25 mg, gélules

Gélules blanches opaques en gélatine, taille 2 (18 mm de long x 6 mm de large), avec « LOXO » et la mention « LARO 25 mg » imprimées en bleu sur le corps de la gélule.

Flacon en polyéthylène de haute densité (PEHD) muni d'un bouchon en polypropylène (PP) à fermeture  de  sécurité  enfant  et  d'une  couche  thermocollée  en   polyéthylène  (PE),  contenant   60 gélules.